L’état de santé des personnes est une dimension importante de leur bien-être, et peut impacter significativement leur capacité à composer avec le rythme et les contraintes d’un emploi ou d’une formation. L’enquête Bien-être et Insertion montre qu’un stagiaire sur quatre apparaît en situation de mal-être physique en début de formation. Pour ces stagiaires, la situation s’améliore significativement, puisque deux tiers d’entre eux déclarent des soucis de santé moins nombreux et/ou moins fréquents en fin de formation qu’au début.
Le bien-être physique des stagiaires en début de formation
Dans l’enquête, le bien-être physique des stagiaires est évalué sur base d’un « indice » exprimé sous forme de score /20 et composé de cinq indicateurs : capacité à se lever le matin, maladies, douleurs, qualité du sommeil, fatigue inexpliquée, exprimés en termes de fréquence durant le mois précédent l’enquête (choix entre quatre modalités : jamais, une fois, plusieurs fois, tous les jours).
Globalement, le bien-être physique déclaré par les stagiaires laisse à désirer : un quart d’entre eux obtient un indice inférieur à 11/20, ce qui correspond à des problèmes fréquents ou quotidiens sur deux à cinq plans examinés (« mauvais » dans les graphiques n°1 et 2 ci-dessous) et plus d’un quatre se situe entre 11/20 et 17/20, indiquant soit des problèmes ponctuels sur plusieurs plans soit des problèmes récurrents sur au moins un plan (bien-être physique « moyen » dans les graphiques).
On observe un lien de corrélation entre le bien-être physique et le niveau d’études des stagiaires : près d’un stagiaire sur trois parmi ceux dont le niveau d’étude correspond au secondaire inférieur montre un bien-être faible, alors que seul un sur quinze est dans cette situation parmi les qualifiés du supérieur (tableau n°2).
Evolution en fin de formation : amélioration très significative pour les stagiaires dont le bien-être physique était médiocre en début de formation
Comme l’indique le graphique n°3 ci-dessous, pour la majorité des stagiaires en mal-être physique en début de formation, la situation est nettement meilleure en fin de formation : plus de 70% montrent un indice amélioré, et la progression est importante dans la majorité des cas puisque deux tiers des progressions sont supérieures à 3 points sur 20.
Chez les stagiaires dont le bien-être physique était moyen ou bon en début de formation, la situation est plus contrastée : un peu moins de la moitié d’entre eux montre un indice plus faible en fin de formation qu’au début, mais le graphique n°4 indique que les régressions observées sont de faible ampleur (moins de 4 points sur 20) dans la moitié des cas.
Hypothèses explicatives
La « dégradation » relative du bien-être physique d’une partie des stagiaires observée en fin de formation est un phénomène interpellant. Différents phénomènes relevés auprès des formateurs et accompagnateurs CISP peuvent être rapportés comme causes possibles de cette évolution :
- En fin de formation, nombreux sont les stagiaires anxieux à la perspective de quitter le CISP, une anxiété qui peut se manifester par des soucis de santé plus fréquents ou moins bien supportés.
- Le dispositif CISP (accompagnement social, suivi pédagogique, formation collective) peut modifier la perception de soi des stagiaires mais également amener une objectivation de problèmes de santé jusque là négligés ou mal interprétés par le stagiaire ou son entourage.
Pendant la formation, toute absence pour raison médicale doit faire l’objet d’un justificatif donc d’une visite chez le médecin, plus facilement remémorée qu’une maladie bénigne vécue chez soi sans recourir au médecin.