Nouvel épisode de notre publication périodique des résultats de l’enquête menée par CAIPS sur les effets du passage en CISP sur le bien-être et l’insertion des stagiaires. Nous nous intéressons cette fois à la vie sociale des stagiaires.
Une partie du public CISP est en situation d’isolement, ce qui peut être une source de mal-être. Afin d’objectiver cette réalité, l’enquête Bien-être et Insertion s’est penchée sur la vie sociale des stagiaires, en examinant le nombre d’interlocuteurs réguliers dont ils font état en début de formation, l’évolution de la situation au terme de leur formation, et les corrélations entre la taille de leur réseau et diverses autres variables.
Les résultats montrent qu’un stagiaire sur trois ne dispose, en début de formation, que d’un réseau social restreint (moins de 6 interlocuteurs). Le nombre de stagiaires concernés par cette situation diminue en fin de formation, puisqu’elle ne touche plus à ce moment qu’un stagiaire sur quatre, tandis que 50% des répondants déclarent avoir un réseau supérieur à 10 personnes, contre 40% d’entre eux en début de formation.
En début de formation, près de 30% des stagiaires déclarent avoir un réseau social restreint (inférieur à six interlocuteurs) parmi lesquels 3% des stagiaires n’ont qu’un seul interlocuteur régulier, voire aucun.
Les personnes nées à l’étranger sont moins concernées par ce problème que celles qui sont nées en Belgique : elles sont proportionnellement plus nombreuses que les belges à déclarer avoir un large réseau (10 personnes ou plus), et seuls 1 à 2% n’ont qu’un seul interlocuteur voire aucun.
En fin de formation, un réseau social plus étendu pour la majorité des stagiaires. La proportion de stagiaires déclarant un réseau restreint est nettement diminuée, passant de 28,5% à 24,6%, tandis qu’augmente celle des stagiaires qui ont un réseau étendu : 51% des stagiaires ont plus de dix interlocuteurs en fin de formation, alors qu’ils n’étaient que 41,9% avec un tel réseau en début de formation – ce qui représente une augmentation très significative de l’effectif concerné.
Corrélations
L’enquête révèle différents liens significatifs entre la taille du réseau des stagiaires et leur profil ou avec d’autres aspects de leur bien-être psychosocial.
Emotions : 50% des stagiaires avec un réseau restreint disent étre tristes ou déprimés souvent ou tous les jours, et seuls 28% ne le sont jamais, contre respectivement 23% et 54% des stagiaires dont le réseau est large. Même chose pour la peur, puisque 33% des stagiaires avec réseau restreint disent en éprouver souvent ou tous les jours, contre seulement 21% de ceux qui ont un réseau large.
Triste ou déprimé le mois dernier ? | Réseau restreint (moins de 6 personnes) | Réseau modeste
(6 à 10 personnes) |
Réseau large (10 et plus) |
Moyenne |
Jamais | 23% | 36% | 54% | 40% |
Parfois | 27% | 24% | 18% | 22% |
Tous les jours | 50% | 41% | 28% | 38% |
100% | 100% | 100% | 100% |
Niveau d’études : En début de formation, les stagiaires diplômées du supérieur sont sur-représentés dans les extrêmes : ils sont bien plus nombreux que la moyenne à déclarer un réseau quasi inexistant ou un réseau très étendu. En fin de formation, ils tendent à rejoindre les niveaux intermédiaires (2 à 10 interlocuteurs).
Origine : La progression du nombre d’interlocuteurs est bien plus sensible chez les personnes nées en Belgique, dont 80% ont plus de 6 interlocuteurs en fin de formation (contre 70% au début), que pour les personnes nées à l’étranger, dont la proportion déclarant « 6 à 10 personnes » et « plus de 10 personnes » diminue modérément (passant de 75% à 70%) au profit de la catégorie « 2 à 5 personnes ».
Estime familiale Une corrélation a été mise au jour entre l’estime familiale dont les stagiaires pensent bénéficier et l’étendue de leur réseau social : une estime familiale perçue comme faible est associée trois à quatre fois plus souvent à une situation d’isolement important et deux fois moins souvent à un réseau social étendu.
Projets : 64% stagiaires qui déclaraient un réseau large en début de formation ont un indice de projets amélioré en fin de formation, contre 50% seulement chez ceux qui avaient un réseau modeste ou restreint. Et en fin de formation, les stagiaires qui ont un réseau large sont deux fois plus nombreux que les autres à montrer un Indice « projets » très élevé, indiquant à la fois l’existence de projets formulés et lancés, une confiance en soi et en l’avenir et une idée claire de ce qui doit être mis en œuvre pour que le projet continue.