Ces dernières années, beaucoup de moyens numériques sont présentés, utilisés, exploités. Des centres affiliés ont mis en place très efficacement des ressources qui leurs servent dans l’accompagnement des publics. Dans le cadre du projet européen Start Digital, CAIPS va à la rencontre des affiliés…
Nilay BAK, en charge du suivi des stagiaires et responsable de projets, témoigne de l’usage du numérique dans l’accompagnement des personnes à l’asbl SIMA.
Au SIMA, s’il fallait dégager un mot-clé suite à l’entretien que nous avons eu avec Nilay BAK sur la pratique du numérique dans le centre, nous dirions « adaptabilité ». De fait, au fil du temps et surtout des confinements successifs en lien avec la pandémie de COVID-19, l’équipe du SIMA a pu mettre en place une série d’actions permettant tant de maintenir un lien avec les stagiaires qu’une montée en compétences de ces derniers. Retraçons l’expérience du SIMA avec le numérique…
Alors que le premier confinement contraint l’équipe de rester à la maison, impactant la formation, peu de stagiaires du centre disposaient d’une adresse e-mail ou, à tout le moins, peu l’ont transmise au centre. L’accompagnement fut compliqué, d’une part par le manque d’accès des stagiaires au matériel, mais également des formateurs qui n’avaient pas d’ordinateur portable à disposition. Le contact entre formateurs et stagiaires s’est fait principalement par téléphone.
Avant même de savoir qu’il y aurait un second confinement à l’automne 2020, le centre s’était fixé comme objectif de ne plus se retrouver dans cette situation. En effet, le droit à la subvention « Coup de pouce digital » a permis au SIMA d’investir dans du matériel informatique : des Chromebook destinés à être prêtés aux stagiaires pour les formations à distance (à partir de janvier 2021) et des ordinateurs portables pour l’équipe pédagogique, dès la reprise après le premier confinement.
Par ailleurs, deux membres de l’équipe ont suivi la formation à l’Interfédé pour découvrir les outils numériques et ont pu déterminer les développements numériques nécessaires au maintien de l’accompagnement des stagiaires.
L’équipe a pu essayer et vérifier parmi ceux-ci lesquels étaient les plus attractifs et faciles d’usage pour organiser les formations à distance.
En matière de visioconférence, le centre a plutôt opté pour Zoom Meetings, permettant un nombre de meetings illimité et autorisant un nombre largement suffisant de participants (jusqu’à 100). La version gratuite a été testée lors du second confinement. La durée des réunions à distance étant limitée à 40 minutes, il fallait attendre que tous les stagiaires se reconnectent, ce qui représentait un inconvénient aux yeux de l’équipe pédagogique : perte de temps, perte de stagiaires qui n’arrivaient pas à se reconnecter, ce qui engendrait une baisse de la motivation.
Début 2021, moins d’un an après le premier confinement, le centre s’est encore adapté avec l’acquisition de plusieurs licences Zoom. Certains membres de l’équipe utilisaient également Google Meet dont le centre disposait déjà parmi ses outils de communication. D’autres applications et sites ont également servi : Jamboard (tableau blanc interactif pour favoriser la participation à distance et améliorer la productivité et la créativité des stagiaires), Youtube (diffusion de leçons construites par l’équipe pédagogique), ainsi que l’Espace virtuel – Editions Maison des Langues FLE (plateforme d’enseignement et d’apprentissage du FLE). En effet, il était nécessaire d’organiser un accompagnement et des formations à distance de qualité.
” Un stagiaire a dû déménager à Bruxelles, l’accompagnement à distance lui a permis de terminer la formation”.
De janvier à février 2021, les formations se sont déroulées à 100% à distance. De ce fait, avant son entrée en formation et en amont de l’entretien individuel pour la signature de son dossier, le stagiaire recevait par e-mail ou par Whatsapp, le Règlement d’Ordre Intérieur diffusé en vidéo via un lien Youtube. Lors de cet entretien, une série de questions est posée au stagiaire : êtes-vous d’accord de suivre une formation à distance ; si non, pourquoi ? Quels sont les outils numériques dont vous disposez ? Avez-vous une adresse e-mail ? etc. Les réponses obtenues ont mis en évidence que le frein à la formation à distance est souvent lié à un manque de connexion internet, un budget insuffisant ou un espace/lieu de travail inadéquat. Selon le(s) cas, le centre trouve alors des solutions avec le stagiaire pour qu’il puisse être accompagné : du matériel était proposé, le centre intervenait dans les frais de connexion du stagiaire (selon certaines conditions), un espace de travail était mis à disposition…
Les formations se sont poursuivies en formule hybride de février à avril. Pour enfin passer à 100% en présentiel à partir de mai 2021 jusqu’à ce jour.
“Les stagiaires étaient impatients de reprendre les cours en présentiel”
Toutefois, la dimension numérique fait partie intégrante des actions menées. Dans les pratiques recensées lors de notre entrevue, Nilay nous explique que depuis une dizaine d’années, toutes les salles de formation sont équipées d’un écran interactif et que désormais, les stagiaires disposent d’un ordinateur/Chromebook. Google Forms est utilisé pendant les formations en présentiel pour soumettre des questionnaires aux stagiaires et dynamiser la prestation. Padlet est aussi utilisé comme « mur » virtuel collaboratif regroupant des images, du texte, des sons, des liens internet et des vidéos regroupés sous la forme de vignettes appelées « posts ». Enfin, Canva, plateforme de création graphique conçue pour faciliter la création de visuels et proposant une multitude de modèles, est utilisée pour des présentations et affiches et proposée aux stagiaires dans la réalisation de leur CV, lettres de motivation, etc.
En définitive, au fil de l’usage du numérique dans le centre, le stagiaire développe des compétences en la matière. Acteur de son parcours, il développe son autonomie dans l’usage du numérique.