Si les travailleurs en SIS s’expriment sur la nécessité d’envisager une reprise de leurs activités collectives, sous certaines conditions et en réponse à la détresse de leur public, la fin du confinement est aussi une grande source d’inquiétudes personnelles et professionnelles.
Si certains bénéficiaires se sont accommodés à cette période, pour d’autres cet isolement forcé constitue une véritable épreuve. Pour les travailleurs en SIS il est essentiel de sensibiliser à la nécessité de travailler à une reprise progressive et partielle des activités collectives afin de prévenir les conséquences du confinement sur un public socialement précarisé. En conséquence, la priorité des travailleurs sociaux est de répondre aux questions suivantes : Quand faut-il reprendre? Comment mieux s’y préparer ? Ces deux préoccupations feront très prochainement l’objet d’un texte sur base des pistes de réflexion en cours.
La question de la mobilisation du public est omniprésente dans travail quotidien des SIS, toutefois, en raison du confinement cette problématique se pose avec toujours plus de questionnement. Ces travailleurs appréhendent, en effet, que le travail d’insertion réalisé jusqu’à l’annonce du confinement obligatoire ne soit à recommencer. Par ailleurs, il faudra du temps aux bénéficiaires pour renouer avec la routine des activités collectives du SIS, déjà loin derrière eux. Tous les travailleurs s’accordent pour dire que le travail de remobilisation constituera une difficulté majeure et ce, dans un contexte où l’organisation des activités collectives sera soumise à de nouveaux impératifs en matière d’hygiène et de précautions sanitaires.
D’autre part, le retour au rythme effréné des activités collectives, de leurs préparations, de leurs suivis, des suivis individuels, des contraintes administratives diverses constitue également une source d’inquiétude pour les travailleurs sociaux. Au cours de cette période, le travail s’est réinventé: certains ont expérimenté le plaisir de travailler seul, d’autres ont dû intégrer leur situation familiale dans la gestion de leur travail. D’une façon ou d’une autre, bénéficiaires ou travailleurs, nous nous sommes tous accommodés. Dès lors, comment gérer ces nouvelles habitudes à la sortie du confinement ? Va-t-on assister à un retour en arrière ? Comment concilier le monde de l’avant coronavirus et celui de l’après ? Voilà les préoccupations soulevées auxquelles on ne peut naturellement pas encore répondre.
Ces questionnements soulignent que la sortie de cette crise ne peut se faire par un simple retour en arrière, en balayant les réalités des semaines qui viennent de s’écouler. Une réflexion transversale est nécessaire au-delà des préoccupations d’ordre économique. Finalement, cette crise ne serait-elle pas l’occasion de questionner ce rythme effréné qui caractérise notre quotidien ? Faut-il reprendre ce rythme ou en adopter un nouveau ?