La colère gronde dans les Initiatives Locales d’Intégration wallonnes (ILI) et les Centre Régionaux d’Intégration. A la date du 9 mai, les ILI étaient toujours en attente de leurs subventions depuis des mois. Elles seront bientôt en cessation de paiement, donc incapables d’assurer leur mission d’accompagnement et de formation auprès des primo–arrivants qui doivent suivre le parcours d’intégration. L’inflation explose, la crise ukrainienne exige une présence continue des opérateurs auprès de leurs publics, et pourtant les ILI constatent que leurs inquiétudes et revendications restent lettre morte. Aujourd’hui, elles interpellent donc la Ministre Morreale : un paiement rapide des subventions s’impose, ainsi qu’une réforme des dispositifs réglementaires. Il en va de la viabilité de la politique d’intégration en Wallonie et de la survie des opérateurs chargés par la région Wallonne de la mettre en œuvre. La Ministre doit garantir une accélération du paiement des subventions au cours du 1er trimestre dès l’année prochaine. Un renforcement de la concertation s’impose !
En Wallonie, depuis 2016, les primo–arrivants sont tenus de suivre un « parcours d’intégration » : un processus qui comprend des cours de français, des cours de citoyenneté, un accompagnement social, etc. Ces activités sont organisées entre autres par les ILI, associations agréées et subventionnées pour cette mission par la Région Wallonne.
Mais la colère gronde en ce moment dans le secteur : alors que le financement du parcours d’intégration est inscrit au budget de la région Wallonne, les ILI n’ont encore rien perçu de leurs subventions 2022. Certaines se trouvent désormais en cessation de paiement, et ne pourront bientôt plus assurer leurs actions auprès des primo–arrivants, faute de liquidités pour payer les salaires et frais de fonctionnement.
Depuis 2019, le secteur de l’intégration interpelle de manière répétée la Région Wallonne sur la nécessité d’une réforme du cadre réglementaire. Pourtant, dans la déclaration de politique régionale, en début de législature le Gouvernement Wallon s’était pourtant donné pour objectif de poursuivre « la mise en œuvre du parcours d’intégration, [la] stabilisation du secteur de l’intégration des personnes d’origine étrangère (favoriser l’agrément et la simplification du financement) ». Il est urgent de prendre des mesures à la hauteur de ces engagements. Certaines des revendications identifiées dès 2019 sont désormais d’une priorité absolue pour la viabilité de la politique d’intégration wallonne et des opérateurs qui en garantissent la mise en œuvre sur le terrain. On ne peut que se réjouir des travaux annoncés à ce propos qui devraient s’ouvrir avant le début de l’été, encore faudra–t–il veiller à la concrétisation de cette réforme.
Le manque de soutien au secteur est particulièrement interpellant dans le double contexte de l’inflation et de la crise ukrainienne. Acteurs incontournables de l’accompagnement des personnes étrangères et d’origine étrangère, les ILI ne peuvent tolérer que des retards de paiement par le SPW entravent leur mission décrétale et, de là, l’intégration des primo–arrivants. Les ILI, représentées par leurs fédérations sectorielles (CAIPS, FDSS, ALEAP, RISOME, COPILI) ainsi que les Centres Régionaux pour l’Intégration demandent prioritairement aujourd’hui à la Ministre Morreale :
- D’enjoindre le SPW à liquider les soldes et avances de subventions impayés au plus tard pour le 31 mai
- D’organiser une nouvelle rencontre avec une délégation sectorielle le plus rapidement possible.
- De garantir pour les exercices ultérieurs des paiements des subventions rapides (avant la fin du 1er trimestre).
- Accélérer l’analyse des demandes d’agrément de façon à contribuer à la stabilisation du secteur.
- De veiller à la concrétisation de la réforme de la réglementation enfin initiée début mai en concertation avec le secteur.