En cette période de crise, il est plus que jamais essentiel de maintenir des contacts sociaux autant que faire se peut. De nombreux SIS proposent diverses activités en ligne: yoga, blind test, sport, etc.
À défaut de se rendre au SIS, c’est le SIS qui s’invite au domicile des usagers au travers d’un système de livraisons de « kits d’animation » thématiques.
Les mois qui se sont écoulés ont montré que le COVID-19 ne peut se réduire à un problème de santé publique. L’impact de cette crise sur les populations les plus vulnérables est indéniable. En effet, ces personnes sont particulièrement exposées aux conséquences de la fragilisation des liens sociaux.
En outre, au regard des constats posés à la sortie du premier confinement, les services d’insertion sociale s’investissent davantage dans les alternatives à développer de façon à rester en lien avec un public difficile à mobiliser. Au-delà de cet objectif, il est surtout question de prévenir les conséquences de ce virus qui se manifestent également par une aggravation des problématiques de santé mentale en raison, notamment, de l’absence de contacts sociaux et d’un isolement forcé.
A l’annonce de la suspension des activités collectives, des structures ont relancé des animations en ligne (atelier yoga, atelier relaxation, atelier discussions, etc.). Toutefois, dans la mise en place d’activités ces travailleurs rencontrent deux obstacles majeurs : premièrement, une partie non négligeable du public SIS étant particulièrement touché par la fracture numérique, les ateliers en ligne ne permettent pas d’atteindre l’ensemble des usagers. En second lieu, le soutien téléphonique pour lutter contre l’isolement a déjà montré ses limites, après quelques contacts le contenu des échanges s’essouffle. Dès lors, pour le CPAS d’Eghezée, mais également celui de Verviers, s’est posée la question d’une activité alternative, susceptible de toucher l’ensemble du public ; c’est de cette réflexion qu’est née l’idée d’un kit d’animation livré à domicile!
Voici à titre d’exemple quelques thèmes présentés lors du GT SIS du 10 novembre :
- la box « cuisine » : elle contient les instructions et ingrédients nécessaires à la réalisation d’une recette. Les bénéficiaires équipés peuvent rejoindre le travailleur social en visio pour une réalisation en direct. A défaut, il est proposé de réaliser des photos des plats réalisés afin qu’elles puissent être partagées au moment de la reprise des activités.
- la box « jardin » : cette box rassemble le matériel nécessaire à la plantation de chicons ou tout autre légume de saison.
- la box « Andy Warhol » : les participants sont invités à choisir un artiste qu’ils apprécient. A partir du choix de chacun, des photos et documents seront imprimés par le travailleur social et insérés dans la box avec tout le matériel nécessaire à une réalisation artistique.
- la box « cosmétique bio » : cette box peut contenir les ingrédients et instructions nécessaires la réalisation d’un produit cosmétique ou d’entretien naturel.
- la box « bien-être » : elle reprend un guide avec des balades à réaliser dans la région de Verviers, ainsi qu’un feuillet d’exercice de respiration favorisant la gestion des émotions, des insomnies, etc.
- la box « vie future » : elle contient un carnet remis à chaque bénéficiaire leur permettant d’y inscrire leurs pensées, difficultés, réflexions et déroulement de leurs journées. C’est sur base du contenu de ce journal que les travailleurs sociaux poursuivront les entretiens individuels.
D’un point de vue pratique : les participants sont invités à confirmer par SMS leur participation. Les travailleurs sociaux préparent ensuite le contenu de chaque box avant de les déposer devant le domicile des participants.
Pour conclure, ces pratiques répondent à une situation exceptionnelle, mais ne peuvent se substituer aux activités collectives en présentiel. Par ailleurs, en cette période les travailleurs sociaux soulignent la complexité de leur travail autour du lien social qui reste toujours à construire. En effet, il ne suffit pas de rassembler des participants autour d’une table et encore moins d’un écran, pour créer du lien social. Au travers des activités collectives, il y a une dynamique réfléchie afin que ce lien se construise par et avec les individus, d’où l’importance de ne pas réduire les missions d’un service d’insertion sociale à une logique occupationnelle.