Le mot de la direction

Les mots des stagiaires

L’ensemble de nos formations et ateliers en présentielles sont suspendus. Nous avons mis en place différentes procédures pour nos apprenants et l’ensemble de notre centre via notre comité de prévention et l’équipe. Ces procédures sont évolutives en fonction de la progression de la situation.

Le télétravail est la règle. Certains collègues sont quand même amenés à être présents au regard de la spécificité de l’activité : arrosage et entretiens de nos plantations et semis, transformation des légumes frais issus de nos jardins, réalisation d’un permis d’urbanisme, etc.

Les permanences publiques physiques sont fermées mais nous avons maintenu une présence quotidienne en alternance à notre siège social pour le suivi administratif et financier (rapports, mails, courrier…). Notre directeur est en contact avec l’équipe quotidiennement. Celle-ci reste en contact par mail, téléphone, vidéo-conférence, WhatsApp…

Nous continuons bien évidemment à garder le contact avec les stagiaires. Plusieurs formations se donnent à distance : Mooc, Jitsi Meet, You Tube, ateliers d’écriture… nous espérons qu’elles pourront reprendre là où elles se sont arrêtées avec un report des dates de fin de formations possible pour les mois qui sont perdus. En fonction de la formation, des travaux sont également transmis à nos stagiaires par la poste pour la réalisation des travaux de fin de formation via la promotion sociale. Le suivi psychosocial est maintenu à distance. Plusieurs stagiaires, nous sollicitent pour des difficultés d’ordre psychologique (angoisse, troubles du sommeil, consommation d’alcool…), sociale (besoin de contacts…) ou simplement pratique (que faire durant sa journée, comment structurer sa journée…).

Nous profitons de cette manne de temps libéré pour travailler sur nos supports pédagogiques (contenus de cours, évaluations), des publications (présentations de notre démarche intégrée en lien avec l’alimentation saine de notre filière commis de cuisine, flyers, bâches…), nos procédures de sécurités (plan d’évacuation…), réalisons du rangement, tri, etc.

Notre mini Fablab a été mis à contribution dès le mois de mars par la communauté des fablabs pour imprimer des masques de protections et autres visières afin d’en faire don au corps médical. Nous préparons d’ores et déjà la reprise : une de nos collègues réalisent des masques en tissu pour les membres de l’équipe, nous avons commandé du gel désinfectant pour nos différents lieu de formations (cinq), nous travaillons sur l’aménagement de notre espace coworking afin de permettre le télé-travaille en suivant les règles de déconfinement, l’organisation de réunion d’équipe en vidéo conférence, etc…

Comme centre poly-subventionné, la multiplication et le manque de précisions des règles de déconfinement ne facilitent pas toujours l’organisation interne. Nous attendons des consignes des différents pouvoirs de tutelles ou autres organismes subventionnant : région wallonne, fédération Wallonie-Bruxelles, communes, partenaires, FRB… et celle-ci ne sont pas toujours les mêmes. Nous devons aussi parfois courir après les informations. L’idée reste de maintenir au maximum les règles identiques pour l’ensemble de nos actions.

De nombreuses questions subsistent : la date de reprises pour chacun de nos groupes, l’occupation des stagiaires qui ne pourront pas reprendre leur activité (production de repas chaud pour les écoles), l’organisation pratiques de certaines formations, comment allons-nous prendre en compte la garde des enfants en bas-âge pour les stagiaires et les membres de l’équipe concernés, l’organisation des formations à la rentrée de septembre, quid des certains financements pour des actions que nous ne pourrons pas dispensées entièrement, la prise en charge du matériel nécessaire pour le déconfinement progressif et l’entretien des locaux (désinfection), etc.

Albert DELIEGE

Asbl “Devenirs”

« Comment les stagiaires vivent-ils la situation ? Et leurs proches ? Quels sont les principaux problèmes qu’ils affrontent ? Devrions-nous les inviter à participer à l’une ou l’autre enquête en ligne, et comment ? Y a-t-il des mesures à défendre en leur nom qui ne soient pas encore prévues par les autorités ? Etc. »

(« Bien-être des stagiaires… confinés », questionnaire CAIPS)

Extraits :

  • « Je ne sais plus; j’ai l’impression que tout est prévu, analysé, organisé, étudié, pensé pour le bien de tous… et puis j’ai le sentiment d’ une grande incohérence, noyée dans l’ imbroglio des différentes mesures prises par les différents niveau de pouvoirs, faisant pourtant partie d’ un tout !? Décrété, unifié, logique et prometteur. Prometteur de quoi, à notre niveau ? »
  • « D’après moi, “les autorités” sont à la solde des multinationales, aucune confiance envers elles. Plutôt vivre dans un monde centré sur l’humanité et non centré sur le profit ».
  • « Je manque de relations sociales concrètes et physiques. Je vis un dérèglement de mon rythme et des cycles dans le quotidien (organisation de la journée, repas, sommeil…). Je manque de contact physique avec les amis ».
  • « Au début, c’était très compliqué je dormais tout le temps, puis j’ai vite fais un travail sur moi, mais le sommeil la journée et la nuit réveillée est d’actualité… Donc malheureusement je ne peux plus rien faire en journée tellement je suis exténué. Un second problème, j’étais en rééducation pour mon péroné, et malheureusement ça n’aide en rien on peut recommencer de zéro avec mon kiné car mes séances ont été annulé… C’est bien triste ».
  • « Pas vraiment de problèmes. Au début, période d’adaptation difficile psychologiquement mais ça n’a pas duré. C’était surtout le fait que je ne pouvais pas voir mes enfants. Et aussi de vieux souvenirs qui remontaient à la surface. Trop de temps pour penser… Ensuite, j’y ai vu des choses positives, comme faire des choses que je n’aurais pas eu le temps de faire avant. Je me suis mise à la couture. L’écriture, un peu mais je compte m’y mettre sérieusement car j’ai un projet d’un spectacle de Slam ».
  • « Je manque d’occupation donc je rechute dans ma consommation d’alcool mais je m’accroche. J’avais pleins de projets et je suis un peu perdue. Pour rester en contact avec mes amis, j’utilise beaucoup mon gsm donc mon forfait explose depuis le mois passé « Hihiiii ». J’aimerais être rassurée sur le fait de pouvoir au plus vite continuer la formation puis suivre celle proposée par Alpi pour mettre mon projet professionnel en marche ».
  • « Le contact avec le groupe, nous permet d’échanger des états d’âme, des idées d’occupation. La vidéo-conférence du mercredi est très agréable (activité + côté chaleureux de se voir tous). Communiquer en groupe fait un bien fou mais pas trop souvent car j’ai des difficultés informatiques. Je me tourne vers devenirs pour trouver de l’aide sur mon sommeil et je partage aussi diverses améliorations chez moi ».
  • « Je ne vois pas trop bien. Pour moi, les choses se passent bien et j’attends tout simplement que la vie “normale” reprenne. Question Onem et Forem, jusqu’à présent, on me laisse tranquille, sans doute jusqu’à ma prochaine audition quand les choses auront repris leur cours ».
  • « Le manque de contact physique avec les amis. Du mal à trouver de la farine les rares fois où je vais dans un magasin. J’ai peur de crever le pneu avant de mon vélo de route (il est à la corde). Je me demande aussi si je vais encore avoir le droit de séduire une femme ? L’amour va-t-il devenir un sentiment purement virtuel !!! »