A Liège, un collectif de femmes et de mamans sans-papiers a créé un atelier couture ; ces femmes participent à la lutte contre le coronavirus en produisant des « masques solidaires ». Un réseau coordonne, sur Liège, mais également sur d’autres communes, la fabrication et la distribution de ces masques “Home made”.
Nos centres affiliés, « Le monde des possibles » et « La Bobine » y participent activement en y impliquant les publics qui les fréquentent.
« Masques solidaires » a un besoin urgent d’élastiques élastiques plats (de 0,5 à 1cm). Un appel dans le réseau des membres du CAIPS est lancé
A Liège, un collectif de femmes et de mamans sans-papiers a créé un atelier couture il y a 4 ans, à l’initiative de Marie-Paule Weynants, bénévole pensionnée. Ses activités prennent place dans le Collectif Atemos – Ateliers pour un monde solidaire – organisé par l’École des Solidarités et coordonné par Le Monde des Possibles, Promotion&Culture et le CEPAG.
Depuis dimanche 14 mars, une petite dizaine de dames confectionne des masques. Le réseau s’est rapidement élargi. Ainsi, nos centres affiliés, « Le monde des possibles » et « La Bobine » participent activement à l’initiative en y impliquant les publics qui les fréquentent. Le réseau solidaire Arsenic2, le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège soutiennent également les couturières. Ce réseau coordonne, sur Liège, mais également sur d’autres communes, la fabrication et la distribution de masques “Home made”. Des citoyens ont aussi rejoint le réseau ou contribuent via des dons de matériel. Des entreprises soutiennent l’initiative comme les magasins « Décor et Tissus » et Wattitude qui ont fait don de rouleaux de tissus ou l’entreprise Assabban, qui a fait don d’un kit de confection.
Le Monde des Possibles ASBL et l’École des Solidarités ont reçu un soutien via la Fondation Roi Baudouin, qui a rapidement mis des moyens à la disposition des organisations de lutte contre la pauvreté et le sans-abrisme. Une partie de ce soutien a permis de poursuivre la confection de masques solidaires, grâce à l’achat de machines à coudre. Une autre partie de ce soutien a financé l’achat de matériel de prévention pour les personnes en difficulté : gel hydroalcoolique, gants, etc.
Dans le respect des directives gouvernementales de confinement, les couturières travaillent chez elles, pour leur protection et celle des autres. Après les inévitables essais/erreurs des débuts, le travail est bien fait et prend du temps, il est réalisé sur base de tutoriels qui font autorité et sont validés par le SPF santé. Plusieurs modèles et coloris sont disponibles à la demande.
Mais au-delà de l’utilité évidente de cet apport de masques, l’initiative démontre aussi de la volonté de ces femmes d’être solidaires. Elles se sont dit qu’elles avaient des compétences pour jouer un rôle utile dans cette crise que nous traversons. Il s’agit de personnes qui n’ont pour ainsi dire aucune reconnaissance de leurs droits, de leur niveau d’étude, etc. Elles n’ont pas la possibilité de travailler, faute de permis de travail. Dans ces conditions, autant dire que la solidarité revêt un aspect très concret. La régularisation des personnes sans-papiers est une problématique essentielle et d’une importance cruciale pour elles, alors qu’elles considèrent la Belgique comme leur pays d’accueil, ni plus ni moins.
Voici ce qu’elles en disent elles-mêmes :
« Nous sommes un collectif de femmes et de mamans sans-papiers. Cela fait des années que nous vivons à Liège et que nous avons été accueillies et soutenues par beaucoup de citoyens de tout âge. Parmi ces soutiens, Marie-Paule nous a proposé de mettre en place un atelier couture il y a quatre ans.
Aujourd’hui, face à la situation d’urgence dans laquelle la Belgique se trouve, nous nous sommes mobilisées pour soutenir également la population grâce à notre savoir-faire. Pour nous, c’est important de montrer par des actes notre solidarité et notre soutien à toutes et tous. Nous sommes à l’heure actuelle sans-papiers mais pas sans potentiels et savoir-faire, et nous voulons apporter toutes nos forces à notre pays d’accueil.
Parfois, la vie nous mets dans des situations tragiques face auxquelles la coopération et l’entraide sont les attitudes qui nous protègeront le mieux. Chacune d’entre nous a dû quitter son pays pour des circonstances graves, parce que notre sécurité était menacée. Si après notre parcours migratoire difficile, nous avons réussi à nous relever de toutes ces épreuves, c’est grâce à l’entraide de beaucoup de belges. La solidarité est notre bien le plus précieux, aujourd’hui, nous voulons le partager avec toutes et tous.
C’est pour ça que nous avons pensé à faire ces masques solidaires et aussi parce que nous voulons être utiles et apporter notre aide du mieux que nous le pouvons.
Si la population a une alternative de protection, cela permettra de libérer les masques chirurgicaux que les personnes gardent chez elles.
Parce que l’urgence c’est aussi de permettre au personnel médical et soignant de pouvoir faire leur travail en se protégeant, car si toutes ces travailleurs et travailleuses tombent malades suite à cette pénurie de masques, qui sera là pour nous soigner en cas de problème ?
Nous, les femmes sans-papiers de Liège, sommes solidaires face à l’épidémie !! »
« Masques solidaires » a un besoin urgent d’élastiques élastiques plats (de 0,5 à 1cm). Un appel dans le réseau des membres du CAIPS est lancé
Pour soutenir le collectif « Masques solidaires », vous pouvez aussi faire un don au n° de compte BE48 8777 9900 0127. L’argent versé sur ce compte servira à l’achat de fournitures pour leur confection ainsi qu’en soutien aux femmes et mamans qui n’ont droit à aucun revenu. Les masques sont offerts aux personnes, chacun est libre de faire un don sur ce compte s’il/elle le souhaite.
Coordonnées : 0487 20 62 86 // eds.liege@gmail.com
Plus d’infos à https://www.facebook.com/Masques-Solidaires-Liège-107493164219333/